Détenu depuis
Saadia Mesbah, éminente militante des droits de l’homme en Tunisie, a consacré sa vie à la lutte contre le racisme et à la défense des droits des Tunisiens noirs et des victimes de la discrimination raciale en Tunisie, ce qui l’a amenée à consacrer ses efforts à la lutte contre les stéréotypes et à la réalisation de l’égalité entre toutes les composantes de la société tunisienne, sans discrimination.
Saadia Mesbah a créé, avec un groupe d’activistes, l’association « Manamati » dans le but de promouvoir la prise de conscience et de sensibiliser aux dangers de la discrimination raciale et des discours de haine en Tunisie.
Saadia Mesbah, présidente de Manamti, a été
– Sensibilisation et prise de conscience à travers des événements culturels et académiques le 23 janvier (jour de l’abolition de l’esclavage et de la traite en Tunisie, premier pays arabe et deuxième pays africain).
– Susciter le débat national (2016) : elle a œuvré à l’ouverture d’un débat national sur la discrimination raciale et a demandé que l’esclavage soit reconnu comme un crime contre l’humanité. Elle a également critiqué la Constitution de 2014 pour son manque de clarté sur les droits des minorités et la sous-représentation des Tunisiens noirs dans la vie culturelle et sociale.
Contribution à la promulgation de la loi contre le racisme (2018) : elle a contribué de manière significative à l’adoption de la loi contre le racisme, qui a été adoptée avec 125 voix au Parlement. Cette loi criminalise les déclarations racistes et l’incitation à la haine.
Journée nationale de l’abolition de l’esclavage (2019) : a plaidé en faveur de la déclaration du 23 janvier comme Journée nationale de l’abolition de l’esclavage en Tunisie, afin de promouvoir une prise de conscience historique des dangers de l’esclavage et de ses effets persistants.
(2023) : Critique les discours incendiaires, les pratiques racistes et les vagues de haine contre les Africains subsahariens qui épousent les idéologies anti-migrants noirs, conduisant à une recrudescence des attaques contre les Tunisiens noirs et les migrants subsahariens.
Le 6 mai 2024, les autorités tunisiennes ont arrêté Saadia Mosbah et l’ont mise en prison pour des accusations financières, ce qui a coïncidé avec une vaste campagne de diffamation contre elle sur les médias sociaux avec des messages de diffamation, d’incitation et de menace contre l’association et ses membres sous le prétexte de l’Association Manamty en solidarité avec les migrants subsahariens en Tunisie.
Dates clés de l’affaire
06 mai : (17h) : Une équipe sécuritaire a perquisitionné le domicile de Saadia Mesbah et s’est ensuite rendue au bureau de l’association et a saisi tous les papiers et ordinateurs de l’association, puis le président de l’association et le chargé de projet ont été emmenés à la brigade centrale pour ouvrir des enquêtes à l’encontre de l’association.
07 mai : (tôt le matin) : Saadia Mesbah détenue pendant 5 jours dans l’attente d’une enquête à Bouchoucha.
12 mai : Prolongation de sa détention pour 5 jours dans les mêmes conditions
17 mai : Saadia Mesbah et des membres de l’association se rendent à la Section judiciaire financière pour examiner le dossier de l’association et les charges retenues contre elle.
Le CJF a abandonné le dossier pour incompétence et a renvoyé l’affaire au Tribunal de première instance de Tunis 1 pour réexaminer les charges retenues contre l’association par le procureur de la République.
– Le dossier a été réexaminé par le procureur de la République près le Tribunal de première instance de Tunis 1 et une carte de détention a été délivrée à l’encontre de l’intéressée.
29 mai : Séance d’interrogatoire devant le juge d’instruction au Tribunal de première instance de Tunis 1 en présence de son avocat. Elle a été entendue puis placée en détention provisoire.
30 juin : Deux experts nommés par le juge d’instruction pour Deux experts désignés par le juge d’instruction pour auditer les finances de l’association.
07 novembre : La détention de Saadia Mesbah est prolongée de quatre mois.